P

J’ai acquis une large connaissance des différentes finitions historiques de façades en briques auprès de grands spécialistes comme Gerard Lynch (Angleterre) ou Ron Van Heeswijk (Pays-Bas).

Après une observation approfondie du support, un diagnostic sérieux est établi avec le client avant toute intervention pour retrouver l’état originel. Le sablage, destructeur, est proscrit et je me limite à l’aérogommage dans les cas extrêmes de peinture tenace. Les anciens joints dégradés sont suffisamment purgés avant un nettoyage hydraulique général. 

 Les façades urbaines du Nord industriel, riches et contrastées, reflétaient l’étendue d’un savoir-faire qualifié. Les briques rouges ou jaunes étaient soigneusement jointoyées de manière a donner l’illusion d’une maçonnerie fine et calibrée. Des ornementations de briques silico-calcaires ou émaillées pouvaient être incorporées. Parmi les techniques utilisées l’on trouve le joint rubané, le joint recoupé ou encore la plus courante, le joint beurré-gravé-rechargé. Un lavis d’eau de chaux coloré était appliqué pour uniformiser la teinte des briques et donner une protection supplémentaire.

J’emploie tous les matériaux d’époque (chaux pure, sable de carrière, pigments naturels…) dans les règles de l’art et maintiens ainsi l’état physique d’une paroi perspirante, ouverte à la vapeur d’eau et dont les matériaux reflètent des couleurs lumineuses pour redonner toute la fierté de la façade.

Les modes de vie actuels et le souci des économies d’énergie nous imposent de rendre l’habitat plus performant thermiquement.

Le bâti ancien a cependant des caractéristiques et contraintes qu’il faut prendre en compte lors d’un projet d’isolation  : préservation de l’intérêt architectural et respect des phénomènes physiques des bâtiments, conservation des propriétés d’inertie des éléments constructifs. 

MÉTIERS 1 - Oudde Steens

Il est en effet impératif de maintenir les échanges gazeux de vapeur d’eau à travers les parois sous peine de créer des désordres qui seront à terme bien plus onéreux à traiter que les économies de chauffage réalisées.

Je travaille uniquement avec des matériaux compatibles avec cela (fibre de bois, béton de chanvre, liège expansé…) et réalise une étanchéité à l’air minutieuse afin de prévenir tout problème de condensation dans la paroi.

Dans chaque cas, j’envisage le projet globalement en conseillant les étapes prioritaires à réaliser et éventuellement répondre aux conditions d’éligibilité aux aides financières grâce à ma certification RGE ECO artisan.

MÉTIERS 2 - Oudde Steens

L’habitat traditionnel du Nord de la France est plus varié qu’il n’y s’y apparente. En marge des grands centres urbains de l’ère industrielle, une bonne partie du bâti rural prédominant est fait de colombages et de torchis. Nombre de ces habitations ont été enduites de ciment après-guerre puis isolées par l’intérieur de polystyrène.

Le résultat est catastrophique car l’humidité des remontées capillaires est alors emprisonnée et fait pourrir le pan de bois en orme.

Je propose des restaurations de sauvegarde de ces maisons par un étayage puis une dépose de l’enduit et des soubassements. Ce dernier est reconstruit et avec l’appui d’un charpentier expérimenté, les pièces de bois dégradées sont remplacées ou réparées.

Le torchis, mélange de limon argileux et de paille, peut alors être restauré sur un lattis artésien ou un clayonnage flamand. Après séchage complet, l’enduit de finition de terre et de chaux est appliqué avant de recevoir un badigeon blanc ou coloré protecteur.

J’interviens naturellement aussi sur les bâtiments en briques ou en pierres blanches avec des tailleurs de pierre locaux. Tous les éléments indésirables et néfastes sont purgés avant de travailler sur l’édifice, aussi modeste soit-il, avec des éléments compatibles physiquement et esthétiquement : briques de four Hofmann Lamour, chaux naturelle Boehm, sables de carrière.

C’est à chaque fois une cure de jouvence pour le bâti et un environnement plus sain pour les occupants à la clef.